Train à Vapeur des Cévennes


[edit2] Deux nouvelles fautes corrigées...
[edit] Les dernières légendes sont en place; quelques fautes corrigées et des informations rajoutées. L'énorme faute sur "Huguenote" que je voulais corriger plus tard a bien entendu été rectifiée... Mes excuses les plus plates, tout l'inverse de la ligne!

Comme promis un peu plus tôt sur Essai Pour voir, je vous dévoile enfin les (nombreuses) photos que j'ai pris lorsque j'ai emprunté le Train à Vapeur des Cévennes. Ce train touristique circule sur une portion de ligne de 13 km environ, entre Anduze et Saint Jean du Gard, à proximité d'Alès. La ligne a été fermée très tôt au trafic voyageur, la rentabilité n'étant pas au rendez-vous. Le trafic marchandise a quand a lui cessé dans les années 70, me semble-t'il. J'ai un livret explicatif à la maison, je compléterai la partie historique de cet article un peu plus tard. Veuillez m'en excuser! Enfin, il est quand même extrêmement intéressant de noter qu'il fût un temps où l'on était prêt à construire ponts, tunnels et voie ferrée pour relier un village de 2500 habitants au reste du monde...

Nous voici sur la place de la gare d'Anduze, ville de départ du train. La gare est assez imposante, pour un village ne comptant que 3000 habitants. Avant l'extension de la ligne vers Saint Jean du Gard, c'était le terminus d'une antenne se détachant de la "grande" ligne Alès <-> Nîmes à Lézan. Il me semble que les voies sont encore en place entre Anduze et Lézan, mais inutilisées. Avouez que l'inscription "Anduze" a plus de charme que les panneaux bleus actuels!

On fait dans l'originalité, à Anduze! Une réutilisation sympathique de wagonnets qui devaient circuler dans les nombreuses mines de la région.

Anduze possède deux voies à quai, mais seule l'une d'elle est utilisée pour monter à bord du train touristique. L'abri de qui est équipé de deux petits locaux.

Un indicateur de vitesse utilisé sur les locomotives à vapeur en France. La gare possède une sorte de petit musée assez intéressant. Ce type d'indicateur porte le nom de Flaman.

Voici un téléphone d'alarme relativement ancien. Ils sont implantés régulièrement le long des voies ferrées, et ils sont encore utilisés aujourd'hui. Ils sont installés sur des poteaux dont le haut est peint en rouge. Le kilométrage indiqué ici doit commencer à la bifurcation de Lézan. La comptabilisation des kilomètres sur les lignes de chemin de fer est assez délicate, surtout lorsqu'on parle d'anciennes lignes, puisque certains sont comptés depuis l'origine de la ligne, d'autres depuis la gare de Lyon (pour le PLM)... Au final, un même lieu peut être repéré par plusieurs PK! (Point Kilométriques). Pour ceux qui se demandent comment ça fonctionne, et bien il suffit de lever le bras à gauche, puis de parler. dans le micro qui se trouve sous le rouleau.

Voici une des deux locomotives en fonctionnement de l'association. La 040 T 1751 est une machine allemande de 1937, rénovée pour la traction des trains touristiques. Sa vitesse limite est de 50 Km/h, si mes souvenirs sont exacts.

L'abri de quai vu du train, cette fois.

Nous voilà dans une ancienne voiture postale aménagée pour transporter des voyageurs. Le train n'est pas plein mais presque!

Bon, si jamais mon prof de SI était un lecteur de ce blog, je pense que cette photo pourrait lui être dédicacée!!! Les roulements SKF, toute une histoire! Pour ceux qui ne connaîtrait pas, il s'agit d'une société qui fabrique de nombreux roulements à billes, écrous, et autres... "Nous relevons les défis qui font tourner le monde" est leur slogan... :p

Les quais sont plutôt courts, mais assez jolis.

Que de droites parallèles sur cette photo!

Voici les poteaux implantés tous les 100m le long des voies. Je vous en avais déjà montré un, à Saint Marcel.

Et voici les "bornes kilométriques" ferroviaires! Vu le kilométrage, le point 0 doit se trouver à la gare de Lyon. Le PK 698,000 se trouve juste après le quai d'Anduze, en direction de Saint Jean du Gard.

Après avoir franchi un long tunnel de 800m, nous voici à l'air libre. Les 3 voitures de tête et de queue sont entièrement ouvertes. Elles sont réservées à ceux qui veulent sentir le bon air plein d'escarbilles de charbon qui s'échappe de la locomotive... "comme autrefois", disent les panneaux à la gare! Même dans notre voiture postale relativement fermée, l'air se faisait plus chargé dans le tunnel, alors je n'ose pas imaginer ce que ça fait dans ces voitures!

Voyons si vous avez retenu quelque-chose de mes leçons de signalisation SNCF. Vous souvenez-vous de ce que signifie le tableau S? Si vous n'en avez aucune idée, vous pouvez réviser ici ou (pour d'autres pancartes et panneaux). Je trouve assez amusant le fait que la signalisation d'époque soit en partie restée sur la ligne.

Nous marquons ici l'arrêt à la halte de la Bambouseraie. Ainsi, le train associe deux fonctions, le touristique en premier lieu, mais aussi le transport pur et simple, puisqu'ainsi les gens peuvent se rendre à la Bambouseraie en train. Je trouve l'idée sympathique!

Voici la queue du train; j'ai trouvé que la composition était vraiment longue pour un touristique!

Le train aborde à vitesse réduite l'un des plus bel ouvrage d'art de la ligne. Ce viaduc tout en courbe surplombe le Gardon d'Anduze. Tout en continuant ses "clac clac bam bam", le train le franchit sans se soucier de ce qui se passe en contrebas! Ce bruit caractéristique des roues des voitures passant sur les jonctions des rails fait d'ailleurs partie intégrante du monde ferroviaire classique, et ça fait bizarre de le réentendre si distinctement! Aujourd'hui, les rails sont soudés en longues barres de 700m, aussi, plus de "clac clac bam bam"... Ah, si, j'oubliais: sur toutes les lignes secondaires oubliées, on peut encore l'entendre. Plus pour longtemps, je le crains.

L'eau est très claire, on aperçoit même les poissons!

Ca penchouille un peu! Normal, nous sommes en courbe, ça s'appelle le Dévers. J'avais aussi expliqué ceci dans un précédent article. La rentrée, c'est une bonne occasion pour réviser, non? :D

Et bien ma foi, les amateurs de Star Wars ne sont pas déçus à bord du train! Voici que nous passons en vitesse lumière!!! :) En n'allant pas plus vite que 50 km/h et que celle-ci voyage à 1 080 000 000 de km/h? Voici une nouvelle énigme de la science :p

Nous longeons toujours le Gardon et ses superbes rives. Ici, il s'agit d'une ancienne papeterie, on voit d'ailleurs la roue à aube qui servait à la faire fonctionner à droite du pont, au centre de la photo.

Bon, c'est pas tout ça, mais on avance nous! Nous avons déjà parcouru 5 km depuis Anduze. Une bonne couche de peinture ne ferait pas de mal à ce pauvre 703 décrépi. Mais bon, ça renforce le pittoresque de la ligne!

Nous dépassons de nombreuses petites gares ou haltes, celle de Thoiras-Lasalle semblant être la plus importante de la ligne. Pensez donc, avec 1300 habitants à elles-deux, ces communes méritaient bien un abri de quai! Abri bien entretenu, puisque les mots "Lampisterie" et "Magasin" y était encore lisibles. Ce qui était vraiment sympa, c'est que tous les gens voyant passer le train nous saluaient, que ça soit ceux dans leurs voitures sous les ponts que nous franchissions, ou dans les gares. :) Pourquoi seuls les trains touristiques ont-ils du succès? :'(

Bon, ce panneau là, je ne crois pas qu'il soit encore utilisé. Ce que je vais vous dire n'est que ce que je pense être sa signification. Je demanderai pour en être certain. Nous attaquons une rampe de 15 mm/m sur une longueur de 90 mètres. Ça me semble plausible au vu des rampes admissibles par le chemin de fer et du fort ralentissement de la locomotive dans ces zones.

Je pense que la construction de la ligne ne fût pas chose aisée, comme en témoignent ces passages très encaissés où de hauts murs en pierre nous encadrent. Heureusement qu'elle sert encore aujourd'hui, en hommage aux ouvriers de l'époque!

Nous dépassons une autre gare et ses platanes. Je n'ai pas pu relever le nom, l'abri de quai étant absent ou détruit. En tout cas, j'aime énormément les gares dont les quais sont plantés d'arbres, comme Saint Hilaire - Saint Nazaire entre Valence et Grenoble.

Quelques passages à niveau nous rapprochent par moment de celle qui causa la perte de nombreuses lignes: la route. Ceux-ci sont la seule trace de modernité évidente de la ligne, les barrières et la signalisation (routière et ferroviaire) sont neuves.

Il n'en est rien de cet antique sémaphore! Héhé, qui aurait dit qu'il verrait encore passer des trains en 2007?

Voici la gare terminus de notre petite ligne, Saint Jean du Gard! A l'origine, des projets de prolongements vers le Massif Central étaient à l'étude, mais comme on s'en doute ils n'ont jamais vu le jour! Les projets de l'époque étaient souvent démesurés, comme par exemple Aubenas - le Puy avec des tunnels hélicoïdaux à 7 étages ou Vallon Pont d'Arc - Pierrelatte dans un environnement tout sauf plat. Cette dernière ligne aurait été bien utile pour nous d'ailleurs :'( La locomotive bleue que vous apercevez et un diesel qui tracte le premier train du matin ainsi que le dernier, le soir. Je ne sais pas de quel type il s'agit, ça ne ressemble pas vraiment aux machines françaises traditionnelles, je regarderai dans la brochure.


Une seconde, ne semblant pas rénovée. La gare possède 3 voies à quais, et le quai central est encore plus vert que celui de Pierrelatte! Exceptionnel! :p

Bon, c'est pas tout ça, mais la locomotive a faim aussi! Il me semble que la loco est capable de transporter 2,5 tonnes de charbon. Mais je ne me souviens plus de sa consommation, qui est énorme. Ce charbon vient de Russie. Un long voyage pour lui!

Les plaques traditionnelles du PLM. La gare est, à la manière de celle d'Anduze, toute en pierre.

La façade est agrémentée des indispensables pendules! Celle que j'ai installée sur la gare de Fay est identique à celle-ci!

Un autre téléphone, plus "récent".

La réutilisation de matériel ferroviaire est ici aussi de rigueur. Sympa, le banc, non? (un peu lourd peut-être :p)

Voici ce que voyait les voyageurs arrivant à la gare de Saint Jean du Gard pour prendre leur train. Enfin, à quelques détails près :p

Il ne reste pas grand-chose de l'église originelle du village. Seulement le clocher. Elle a été détruite pendant les guerres de religion, la région étant assez protestante. Nous nous sommes balladés dans les rues du village et nous y avons mangé en attendant le train-retour, qui ne partait que deux heures après notre arrivée.


Juste derrière le clocher, le temple et sa croix huguenote. Pour Mamily! (ça sera mieux que ma photo de train toute noire l'autre jour :)) => Et la faute est corrigée :)

Retour à la gare après un repas dans un petit restaurant tout proche. Celle-ci est assez sympa, bien entretenue elle ausi!

Sur les quais, la locomotive est déjà prête à repartir. Elle repartira vers la gauche de la photo, et vous remarquez donc qu'elle est "à l'envers". Ca n'est absolument pas gênant, et plutôt fréquent pour les machines à vapeur. Sur les locomotives modernes, on ne le remarque pas, puisqu'elles possèdent deux extrémités "identiques".

Ce petit locotracteur n'est plus en état de fonctionner, il a été "recyclé" en jeu pour enfant, ce qui est toujours mieux que le ferrailleur. Il circulait dans les mines, tractant de petits wagonnets. J'ai vu des photos de tels locotracteurs encore en fonction, le poste de conduite est vraiment exigu... en effet, l'écartement des rails doit être de 60 cm seulement!

On repasse en voie normale pour cette vue d'une des roue de la 040. La mécanique est bien huilée est vraisemblablement très bien entretenue. 040 signifie 0 essieu porteur à l'avant, 4 essieux moteurs "au milieu" et 0 essieu porteur à l'arrière. Autrement dit, les 8 roues de la locomotive sont motrices.

La plaque de la locomotive, qui comme vous pouvez le constater, n'est plus toute jeune. Souhaitons qu'elle parcoure la petite ligne encore longtemps!

Depuis l'autre quai, on voit les 4 essieux de la loco. De la vapeur s'échappe constament de la cheminée, la locomotive est en chauffe.

Autre vue sur la locomotive diesel rénovée de l'association, qui stationne sur la troisème voie.

Le quai central est équipé d'une pompe à eau. Elément tout aussi vital que le charbon, il me semble que la 040T en consomme 100L au kilomètre, enfin un chiffre astronomique quoi!

Et comme on peut monter dans la bête, cette fois j'y suis allé! Non mais!!! Voici ce que l'on peut voir par les fenêtres arrières. On regarde donc ici vers Anduze. Le bâtiment bordeaux qu'on aperçoit au fond à gauche de la voie est la remise de l'association, toute neuve.

Ah ah! Déjà que je trouvais qu'on crevait de chaud à la base sur la plate-forme de la loco... Quand il a ouvert le foyer, j'ai crû que j'allais brûler sur place. La chaleur s'échappe et vous entoure immédiatement, c'est assez étrange. De toute façon, on est très intimidé par la machine... On sent qu'il se passe quelque chose dans son ventre, et elle impose tout de suite une puissance brute assez étonnante. C'est vraiment indescriptible, on perçoit la locomotive presque comme "vivante", avec son métal chaud, sa poussière de charbon, et ses soufflements de vapeur... J'avais presque "peur" qu'elle m'explose à la figure, ou que je touche quelque-chose qu'il ne fallait pas. Il est évident que l'espace est vraiment réduit, et nous étions 5!!! Le mécanicien, un jeune vraiment sympathique, en prépa tout comme moi, une amie à lui, un garçon de 12 ans peut-être ainsi qu'un monsieur avec une caméra. Ce dernier filmait tout ce qu'il pouvait afin de faire un film pour le compte de l'association. Il a fait faire des gestes "historiques" au mécano qui s'était pour l'occasion transformé en mécanicien!! Je suis descendu de la cabine juste avant le départ du train, donc on n'a pas eu de supers places pour le retour mais tant pis, ce petit séjour dans le poste de conduite fût très instructif!

Un autre indicateur Flaman, celui-ci en fonction. On remarque qu'il a été fabriqué par les ateliers Vaucanson à Paris!!! :)

Voilà, nous repartons!!! Sur les voies de remisages, on peut apercevoir cet autorail Renault (oui oui, il fût aussi un temps où ils fabriquaient des trains!!!!) surnommé Iroquois en raison de son radiateur de toiture assez particulier. Il me semble que ça date d'avant les années 50. Je vérifirai.

Nous revoilà à Thoiras-Lasalle... La voie sur le coté devait être la seconde voie à quai.

Hop, un petit dégagement de vapeur sur le pont, afin de satisfaire les photographes! Le mécanicien prenait un malin plaisir a cracher de la fumée sur les badauds perchés sur les ponts enjambeant la voie.

Vue sur la Bambouseraie, tous les regards étaient bien entendu tournés vers notre convoi hors du commun!

Nous abordons le viaduc métallique traversant le Gardon, et vous apercevez juste après l'entrée du tunnel de 800m menant à la gare d'Anduze.

Une fois arrivée, la locomotive manœuvre sur les deux voies pour revenir se mettre en tête du train. J'aurai du attendre un peu que le gars s'en aille, mais la locomotive avançant, j'avais peur de la rater, le monde étant bien plus important derrière moi. Et puis, ce brave monsieur, c'est le mécano sympathique de la locomotive, alors!!!! Les voies vers le fond mènent à Lézan puis Alès ou Nîmes, mais sont inutilisées. j'ai vérifié, elles sont bien encore en place. Ils peuvent ainsi faire venir d'autres matériels et/ou des engins de travaux tels les bourreuses impossibles à acheminer par la route.

Voici la locomotive assoiffée en train de s'abreuver... C'est qu'il fait soif, dans les Cévénnes!

Voici le BV (Bâtiment Voyageur, c'est comme ça que ça s'appelle officiellement) de la gare d'Anduze. Il est vraiment grand, comme je vous l'avais dit. Je rappelle qu'Anduze compte seulement 3000 habitants!!!

Et bien entendu, "ma" plaque, celle que j'aime vraiment beaucoup sans trop savoir pourquoi et qui donne toute son âme à la gare. Anduze ne déroge pas à la règle! En Ardèche, sur les lignes des CFD (Chemin de Fer Départementaux, société qui existe encore de nos jours et qui a par exemple fabriqué les nouveaux autorails corses. Elle est basée à Bagnères de Bigorre!), les plaques étaient parfois arrivées après la fermeture des lignes tellement celles-ci fûrent ouvertes peu de temps... Du coup, certaines gares ont des plaques qui n'ont jamais vu passer de trains! ... Allez comprendre!

La pendule du quai d'Anduze... La même que celle de Saint Jean, mais avec une graphie un peu différente.

La 040T est prête au départ. Sans que je sache pourquoi, elle va d'abord partir un peu en marche arrière (on dit "refouler" pour un train, pour être précis) puis repartir dans le bon sens. Sans doute est-ce pour prendre un peu d'élan.

On termine par ce gros plan des 4 roues droites de la loco... Les différentes bielles actionnent bien les 4 essieux, c'est bien une 040!

Voilà, j'espère que ça vous a plu! Les photos ne sont pas extraordinaires, le monde empêchant souvent de faire les photos qui vont bien. Et puis, il faut un certain talent pour donner vie à ces machines!!! Un petit film regroupant les quelques vidéos filmées pendant la ballade sera bientôt disponible... Le train n'a pas dit son dernier mot, croyez-moi!!!

Commentaires

Anonyme a dit…
bonjour Armand,

beau reportage sur ce sympathique train touristique.
celà me fait penser que j'en ai fait un des années auparavant mais pas avec la même loco (140C) ni les mêmes voitures.
de plus le VH était au couleurs rouge et crème de la SNCF.
donc un futur reportage pour photos-de-trains...

fort sympathique ton blog, plein de fraîcheur et plaisant à lire

à plus jean-louis alias jean-lou var

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