Prochain arrêt: Mende!

Et voilà, comme promis, je vous propose quelques photos de mon petit voyage en Lozère!

Comme vous le savez déjà, j'ai profité d'un samedi inoccupé pour me sortir du lit à 7h et filer à la gare de St Cesaire, d'où je rejoignais Nîmes, puis La Bastide Saint Laurent Les Bains et Mende. J'ai ainsi pu voyager sur la Ligne des Cévennes, qui relie Nîmes, Alès et Clermont-Ferrand. Je n'ai fait qu'un petit bout, mais ce que j'en ai vu me donne envie de la faire en entier. C'est vraiment très beau! Et puis, on n'avance pas bien vite, même si je n'étais pas sur la partie qui a connu d'importants ralentissements ces derniers mois à cause d'un manque d'entretien. Le trajet direct entre Nîmes et Clermont prend 6h, il a été rallongé d'une heure avec les dernières limites de vitesse! Passer par Lyon fait donc gagner deux heures... C'est d'un triste! Heureusement, il y a eu d'importantes manifestations de riverains et la ligne a été, pour le moment, sauvée. Mais à la première occasion, la SNCF n'hésitera sans doute pas à cesser d'y faire circuler des trains.

J'ai été surpris de voir arriver une locomotive au crochet de seulement deux voitures pour assurer mon TER... Après être parti en refoulant (en marche arrière), la gare de Nîmes étant située après la bifurcation pour les Cévennes, nous avons embarqué dans les gares du parcours plusieurs randonneurs pour qui le train est vraiment utile. Ensuite, nous sommes tout simplement tombés en panne à moitié dans un tunnel! Heureusement, la locomotive a daigné repartir après quinze minutes, et malgré le retard accumulé, ma correspondance à la Bastide avait attendu... C'est à partir d'ici que débutent mes photos. Bon voyage!

Voici donc la sympathique gare de La Bastide Saint Laurent Les Bains, d'où part la ligne du Translozérien. D'ailleurs, la commune de Saint Laurent est située en Ardèche! On peut dire que cette gare est donc la plus proche de l'Ardèche encore en activité... Rutilant dans la superbe livrée Languedoc-Roussillon, vous voyez ici le B81534 qui s'apprête à effectuer le TER matinal pour Marvejols. Je serais l'un des deux seuls passagers à prendre place à bord...

Et c'est parti sur la ligne dite aussi du Toit de la France! Culminant à 1215 mètres, la voie s'affranchit du relief au moyen de nombreuses courbes et de fortes pentes. Ce mauvais profil, associé surtout à une incroyable vétusté de l'infrastructure, fait que la vitesse moyenne sur le tronçon Mende-La Bastide, soit 47 kilomètres, est de... 40km/h!!! Le rail double-champignon est antédiluvien, les traverses datent de mathusalem et la plupart des passages à niveau n'ont pas de barrières. Ça craque, ça grince, ça siffle. Au passage du train, les rails souffrent de toute leur âme...

L'avantage de ce TTPV (Train à Très Petite Vitesse ^^) c'est qu'on peut faire des photos pas trop floues des superbes paysages que traverse la ligne. Ici, l'un des seuls ouvrages d'art majeurs, le Viaduc de Mirandol. J'aime bien ce nom, ça fait un peu "légendaire"...

Nous voilà maintenant sur les plateaux de Lozère... Il n'y a pas grand-monde!

Ah, apparemment, il y a quand même quelques vaches! Je m'excuse pour les traces sur les photos, mais les vitres du train n'étaient pas parfaitement propres...

Mouais mouais mouais, celles-ci n'avaient pas l'air très intéressé par le passage de notre convoi. Pourtant, c'est loin d'être extrêmement fréquenté, par ici!

Je me suis vraiment régalé avec les paysages de la région...

Alors que l'on se rapproche de Mende, les paysages se creusent et les collines deviennent plus élevées. J'aime bien, c'est tout en rondeur!

Et me voilà donc à Mende! Préfecture de la Lozère, département le moins peuplé de France, abritant 11000 personnes, la ville a conservé sa gare et s'est battue pour conserver sa liaison ferroviaire maintes fois menacées... Aujourd'hui, la pérennité du tronçon vers La Bastide semble acquise, avec un renouvellement des voies débutant l'an prochain, mais pour celui vers Le Monastier et la Ligne des Causses, ça sent le roussi.

La première chose qui marque en arrivant, c'est sans doute l'imposante cathédrale qui domine les toits de Mende.

Il y a de bien jolis bâtiments dans ce coin de France un peu perdu!

Voici le Lot, aux berges joliment aménagées... Il n'y a pas beaucoup d'eau à cet endroit, la source doit être proche!

De très nombreuses maisons ont des toits en lauzes. D'ailleurs, même la boutique de la station-service Total en était équipée!

C'est au pied de cet escalier et au bord du Lot que j'ai pique-niqué, en compagnie de canards.

Par un heureux hasard, je suis tombé sur un passage à niveau. L'un des deux seuls trains prévus pendant les cinq heures de mon séjour n'allait pas tarder à passer et je suis donc resté à coté pour l'attendre. J'espère que le "Sans Issue" routier ne s'appliquera jamais à la ligne ferroviaire qu'il côtoie...

Ah la la, décidément j'aime énormément les petites lignes. Avec ses coussinets caractéristiques, vous pouvez ici voir un exemple de voie DC, en rail Double-Champignons dont je vous ai parlé maintes fois. Le panneau indiquant le PK (Point Kilométrique) a dû voir passer bien des hivers... Ceux d'aujourd'hui sont de vulgaires plaques avec des chiffres rouges peints. Ceux-là ont nettement plus de classe! Nous sommes ici à 644 kilomètres de Bordeaux-Saint-Jean, via Béziers et par le rail.

Ah, voici notre train! Revenant de Marvejols, la rame du matin assure le TER pour Mende, où elle arrivera dans quelques mètres. Le contraste entre la modernité du BGC (Autorail à Grande Capacité Bimode) et l'ancienneté de la voie est saisissant...

Le Lot est barré par quelques petites cascades fort sympathiques.

Je pense que ceci sert pour les canoës-kayaks du club situé à proximité. En tous cas ça faisait de jolis effets avec l'eau.

Voici deux vues de la rivière avec les maisons qui occupent les collines environnantes. D'une façon générales, Mende est enserrée de petites montagnes et m'a fait penser à un Grenoble miniature, en beaucoup plus mignon.

Quelques façades de la ville sont vraiment très chouettes. D'ailleurs, elle semble très prisée des touristes: j'en ai vu de très nombreux et quand je suis arrivé sur la grande rue menant au centre-ville, je suis tombé sur un petit bouchon. J'étais bien content d'être arrivé en train!

Les ruelles piétonnes sont très agréables.

Voici (un bout) de la Préfecture de Mende. Pas de doute, on est bien en France!

Située sur les cotés de la cathédrale, on a encore droit à un joli bâtiment. J'en aimais beaucoup les couleurs!

Revoici notre cathédrale! Ce clocher est plus "détaillé" que l'autre.

En effet, j'ai trouvé ça étonnant, mais plutôt réussi finalement: les deux clochers sont dissymétriques.

Avec...

... ou sans éclairage public? ^^

À l'intérieur, les vitraux sont vraiment très beaux et très détaillés. En plus, il y en avait un nombre assez conséquent.

Surmontant une fontaine, le buste de Jean-Antoine Chaptal, chimiste et homme politique né en Lozère en 1756. Il est à l'origine de la chaptalisation, visant à modifier le degré d'alcool du vin et à en augmenter la qualité.

Un bâtiment que je trouvais joli, dans une grande rue arborée.

Ah ben, pas besoin d'aller en Polynésie pour trouver de la belle eau bleue ^^ Les fontaines de Mende donnent aussi à cette impression!

Cette tour est un vestige des anciens remparts de la ville. Elle a été conservée car elle servait de clocher pour la chapelle qui lui est adossée.

J'ai trouvé cette fontaine relativement marrante. La boule tournait sur elle-même un peu comme sur les petites fontaines qu'on peut acheter dans certains magasins.

La photo ne vaut rien du tout, mais voici le blason de la ville de Mende, un soleil surmontant un M stylisé.

Voici l'Hôtel de Ville. Aujourd'hui, une mairie annexe bien plus moderne se situe juste à coté. Désolé pour l'ombre...

Retour à la gare pour assister à l'arrivée du deuxième train prévu sur mes horaires: en provenance de Nîmes, le B81814 était bien plus rempli que celui que j'avais emprunté le matin. À vue de nez, je dirais qu'une trentaine de personnes en sont descendues. Pour un samedi, avec des temps de parcours aussi ridiculement longs (ce qui n'est pas le cas sur la nationale flambant neuve qu'on a jugé bon de construire dans le coin...) et une petite ville, j'ai trouvé que c'était un score honorable. D'ailleurs, la ville est dotée d'un système de transports en commun, et j'ai vu des gens attendre les bus: preuve que même en Lozère, ça peut marcher!

Je repars ensuite vers Nîmes avec le dernier TER pour Alès (départ 16h50 de Mende...) et les nuages ont accompagné mon départ. Sur cette photo, on peut voir la Grande Galerie de Larzalier, tout près du point culminant de la ligne, et destinée à protéger la ligne de la neige. En effet, en hiver, il n'est pas rare qu'il en tombe des couches vraiment conséquentes! Ç'a été le cas cet hiver, et le trafic a été interrompu quelques jours, le temps que tout soit déblayé. Un temps beaucoup plus long que dans les années passées, les équipes de l'infrastructure ayant été réduites comme peau de chagrin dans le Massif Central... Néanmoins, malgré ces quelques couacs, les chasses-neiges sont efficaces et le train assure son service qu'il pleuve, vente, ou neige...

Tiens, encore des vaches!

Je vous présente mon écran Full-HD HDMI 45 pouces personnel: la vitre d'un train. Ça vaut moins cher, et c'est sans contexte de bien meilleure qualité ^^

On termine cette série avec le Viaduc de Chamborigaud, soulignant de façon élégante la beauté du paysage... Nous sommes ici de retour sur la ligne des Cévennes.

Voilà, c'est avec des images plein la tête que je suis revenu de Mende. Je crois que je suis tombé sous le charme de cette superbe région reculée... J'espère que les photos vous auront plu, malgré leur qualité. En tous cas, le Massif Central est plein de trésors, qui j'espère resteront toujours accessibles en train...