Trois petits points
Bon, j'ai écrit ça tout à l'heure dans le train. Ça ne reflète pas vraiment ce que je pense en ce moment, sauf peut-être quelques mots et quelques sentiments qui reviennent de temps en temps, un peu comme de la nostalgie. C'est juste qu'aujourd'hui, il y a certaines choses auxquelles je ne crois plus vraiment... (par exemple qu'un avion puisse arriver à l'heure :p)
Sinon, je n'ai pas relu ce texte et je l'ai tapé vite, donc il doit être bourré de fautes et comme d'habitude, mal écrit. Mais mon but c'était juste de passer le temps après... avoir traité toutes les photos du Blanc-Argent! Chères lectrices, chers lecteurs, le ferroviaire va donc revenir en force sur Essai Pour Voir avec une ligne sans pareil. Ci-dessus, un petit aperçu: la photo est moche mais je voulais quand même mettre une image pour mon petit texte. Je fais d'une pierre deux coups, en plus de sa fonction d'illustration, elle me permet de faire un premier aperçu du prochain article consacré au BA!
(Note: la photo a été prise depuis le train et en toute "légalité", les autorails du Blanc-Argent étant dotés de places pour les passagers juste à coté du conducteur)
Ils viennent de passer une journée ensembles. Ils ont parlé de tout, de rien, ils ont rit. Il y a eu des moments de silence, aussi. Ce n'est plus comme avant, une atmosphère étrange les relie et les sépare en même temps. Il se souvient. Elle se souvient, mais elle ne le montre pas. Ils sont différents, trop différents. Et pourtant, ils ont été heureux.
Il fait nuit, et par la fenêtre du TGV défilent des lumières inconnues. Les passagers dorment, lisent ou semblent perdus dans leurs pensées. De son coté, il a de la place: il n'y a personne en face de lui, personne à coté. Il a dans les oreilles une musique un peu étrange qui parle de dentiste. La Lune a remplacé les lumières inconnues et quelque part dans la motrice "270" est affiché sur le système de signalisation interne. Pleine vitesse vers Paris…
C'est le moment de se dire au revoir. Elle achète de quoi manger pour son repas du soir. Ils prennent le tram; direction séparation. Les stations se succèdent, il les connait bien même s'il n'est pas venu souvent. Et puis c'est fini, elle est descendue, elle est partie. Lui continue, il descendra au terminus…
Générique d'une vieille série télé. Là-bas dans le ciel, un avion clignote. Ceux qui étaient perdu dans leurs pensées les ont abandonné et ont sombré dans les méandres du sommeil. La Lune est cachée par les cloisons qui délimitent les vitres. Ils sont en retard. Il se demande pourquoi il écrit tout ça. Sur l'autre voie, un TGV les dépasse en une fraction de seconde, et l'espace d'un instant, son esprit s'y accroche; retour aux origines.
Dans le tram, ils ne sont plus que deux. Il n'y a pas grand-monde qui va à la gare au milieu de l'après-midi. Elle a changé, la gare, depuis la dernière fois. La dernière fois… il n'était pas tout seul. La dernière fois, ils arrivaient. Aujourd'hui, il part. Le distributeur automatique est en panne, il rachète un billet: il avait prévu de partir avec le dernier train, juste au cas où. Sous l'abri, il attend; un maigre sourire se dessine sur son visage quand il voit arriver la locomotive. Il s'attendait à une petite automotrice, il aura droit à une confortable rame tractée, presque vide. Avec les poteaux caténaires défilent souvenirs, regrets, remords et questions sur l'avenir…
Les lumières sont désormais des lampadaires, des noms de gare et des immeubles. Loin devant, le mécanicien ne regarde plus son pupitre mais suit les indications des signaux qui se succèdent à sa gauche. Tout est au vert, voie libre… Les aiguilles de Paris Lyon approchent, franchies à petite vitesse elles sont autant de voies possibles vers l'avenir. Les rails luisent sous la lumière orangée des projecteurs de l'avant-gare. Barres d'espoir, espoir barre...
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