Et de 600
Bientôt, cela fera un an. Un an déjà? Cela ne me semble pas passer assez vite… Comme si c'était hier, j'entends les mots fatidiques résonner à mes oreilles.
"Je te quitte."
Affalé dans mon lit, il est minuit, et je n'ai pas envie de dormir. J'ai envie d'écrire, crier ce qui me passe par la tête en ce moment. Aussi surprenant que cela puisse paraître, entouré de ces millions de gens ici à Paris, je me sens terriblement seul. Tous les matins, je dois me lever pour aller dans un des lieux auxquels j'avais juré de ne jamais apporter ma contribution. Je dois faire semblant que ça me plait, dire que tout va bien. Supporter ces fichus avions toutes la journée, passer dans Paris tous les soirs. Mais en fait, j'en ai marre. Vraiment marre. Encore deux longs mois, et après quoi? Un mois de vacances, le retour à l'école et à ses cours aussi inintéressants que le tarmac de Roissy. Et, tout au fond de moi, cette sensation de manque qui m'habite depuis un an. Parfois, elle disparait, c'est vrai… La journée, je n'y pense pas trop. Mais elle revient toujours. Je sais bien que je me plains tout le temps de ça, je sais que c'est bête. Je sais aussi que ça finira certainement par passer, mais je n'arrive pas à oublier. D'ailleurs, je ne crois pas qu'il soit possible d'oublier complètement. Bien sûr, les sentiments pour Yilun se sont évaporés depuis longtemps. Mais pas ce que j'ai pu ressentir pendant trois ans. Pas les sensations…
Ça me manque tellement de serrer quelqu'un dans mes bras, d'avoir quelqu'un avec qui tout partager. J'ai envie de faire à nouveau des bisous, de caresser une peau douce, le soir, dans le lit… J'ai envie d'aimer, j'ai envie qu'elle m'aime aussi. Je ne sais pas encore qui est cette elle, mais j'aimerais tellement le savoir! Parti comme c'est, je vais devoir attendre encore un bon moment, et ça me fait un peu peur parfois. Est ce que je vais rester seul encore longtemps? Est ce que bientôt, je vais pouvoir de nouveau regarder tous les couples qui s'embrassent à la gare sans un léger pincement au cœur? Est ce que, demain, je pourrais de nouveau dire "je t'aime"? Je sais, c'est peut-être très fleur bleue tout ça, peut-être très stupide, peut-être très égoïste, je n'en sais rien. C'est juste vraiment ce que je ressens en ce moment, souvent. Alors on me dit de m'occuper autrement, de me trouver des buts, de faire ce qui me plait. Oui, voir arriver une locomotive à vapeur à Besançon l'autre jour m'a fait vraiment plaisir. Oui, voir des amis ou ma famille me fait beaucoup de bien. Oui, c'est vrai. Je ne crois pas que j'aille mal, je ne suis pas à plaindre.
Mais ça me manque…