Sur les rails du Massif
Il y a environ un mois, à la fin février, je me suis rendu avec mon père dans le fin fond de l'Auvergne pour y faire une virée ferroviaire. Le temps n'était pas vraiment de la partie, sauf le jour de la balade (tant mieux!) donc les photos ne brillent pas par leurs couleurs... Néanmoins, j'espère qu'elles vous donneront un peu l'envie de découvrir le Massif Central et ses alentours!
On commence par une photo... d'une route! Ça alors, voilà qui ne me ressemble pas vraiment. Vous vous doutez donc bien que ce tunnel a quelque-chose de particulier. Gagné! Le Tunnel du Roux, qui relie le village du même nom et St Cirgues en Montagne, en haute Ardèche, n'est pas un tunnel routier comme les autres. Avec plus de 3,3 kilomètres de long, l'impressionnant ouvrage était destiné à accueillir, vous l'avez deviné, une ligne de chemin de fer. La "Transcévenole" Le Puy - Lalevade d'Ardèche, en l'occurence. Malheureusement, ce projet fou qui devait comporter autant d'ouvrages d'arts incroyables (tunnels, viaducs, boucle hélicoïdale sur quatre (!) "étages"...) ne sera jamais achevé, et le Tunnel du Roux n'aura jamais vu passer que des voitures "routières". Le Viaduc de la Recoumène, lui aussi terminé, sert actuellement au saut à l'élastique. En tous cas, quand on passe par là, on se demande bien où les ingénieurs voulaient faire passer la ligne. Le tunnel débouche sur une plate-forme sur laquelle on aurait bien du mal à faire rouler un train, et le paysage environnant n'est constitué que de profondes vallées escarpées. C'est très impressionnant de voir les efforts qui ont et auraient été consentis pour construire une ligne "locale". Et puis, franchir le tunnel du Roux est tout aussi impressionnant: 3300 mètres dans un tube entièrement noir ou presque, perdu au milieu de rien, c'est vraiment curieux.
Afin d'acheter du pain, nous avons ensuite fait un petit détour par Langogne, en Lozère. Paisible bourgade de 3000 habitants environ, Langogne a le grand intérêt de posséder une gare sur la célèbre Ligne des Cévennes. Jusqu'à il n'y a pas si longtemps, 2007 en fait, une relation directe pour Paris y était maintenue grâce au Cévenol, aujourd'hui limité à Clermond-Ferrand.
Les vastes installations de Langogne, ancienne gare de bifurcation, tranchent avec l'X73562 qui parait minuscule le long de tels quais... Et oui, il fut un temps où le Cévenol était composé de très nombreuses voitures! Aujourd'hui, il n'en compte plus que trois et son avenir est plus qu'incertain, tout comme celui d'une partie de la ligne...
Notre TER s'en va vers Alès, emmenant un nombre non négligeable de personnes. Comme en témoignent le sémaphore mécanique et le vieux panneau TT (marquant l'endroits où Tous les Trains doivent s'arrêter), la modernité n'est pas vraiment arrivée sur les infrastructures de Langogne... En tous cas, le guichet est encore ouvert et la gare est remplie d'affiches et d'articles de journaux sur la sauvegarde de la ligne. Voilà une vraie gare attachée au chemin de fer, ça fait plaisir!
On commence par une photo... d'une route! Ça alors, voilà qui ne me ressemble pas vraiment. Vous vous doutez donc bien que ce tunnel a quelque-chose de particulier. Gagné! Le Tunnel du Roux, qui relie le village du même nom et St Cirgues en Montagne, en haute Ardèche, n'est pas un tunnel routier comme les autres. Avec plus de 3,3 kilomètres de long, l'impressionnant ouvrage était destiné à accueillir, vous l'avez deviné, une ligne de chemin de fer. La "Transcévenole" Le Puy - Lalevade d'Ardèche, en l'occurence. Malheureusement, ce projet fou qui devait comporter autant d'ouvrages d'arts incroyables (tunnels, viaducs, boucle hélicoïdale sur quatre (!) "étages"...) ne sera jamais achevé, et le Tunnel du Roux n'aura jamais vu passer que des voitures "routières". Le Viaduc de la Recoumène, lui aussi terminé, sert actuellement au saut à l'élastique. En tous cas, quand on passe par là, on se demande bien où les ingénieurs voulaient faire passer la ligne. Le tunnel débouche sur une plate-forme sur laquelle on aurait bien du mal à faire rouler un train, et le paysage environnant n'est constitué que de profondes vallées escarpées. C'est très impressionnant de voir les efforts qui ont et auraient été consentis pour construire une ligne "locale". Et puis, franchir le tunnel du Roux est tout aussi impressionnant: 3300 mètres dans un tube entièrement noir ou presque, perdu au milieu de rien, c'est vraiment curieux.
Afin d'acheter du pain, nous avons ensuite fait un petit détour par Langogne, en Lozère. Paisible bourgade de 3000 habitants environ, Langogne a le grand intérêt de posséder une gare sur la célèbre Ligne des Cévennes. Jusqu'à il n'y a pas si longtemps, 2007 en fait, une relation directe pour Paris y était maintenue grâce au Cévenol, aujourd'hui limité à Clermond-Ferrand.
Les vastes installations de Langogne, ancienne gare de bifurcation, tranchent avec l'X73562 qui parait minuscule le long de tels quais... Et oui, il fut un temps où le Cévenol était composé de très nombreuses voitures! Aujourd'hui, il n'en compte plus que trois et son avenir est plus qu'incertain, tout comme celui d'une partie de la ligne...
Notre TER s'en va vers Alès, emmenant un nombre non négligeable de personnes. Comme en témoignent le sémaphore mécanique et le vieux panneau TT (marquant l'endroits où Tous les Trains doivent s'arrêter), la modernité n'est pas vraiment arrivée sur les infrastructures de Langogne... En tous cas, le guichet est encore ouvert et la gare est remplie d'affiches et d'articles de journaux sur la sauvegarde de la ligne. Voilà une vraie gare attachée au chemin de fer, ça fait plaisir!
Deux petites photos de la cascade de Saillant, à coté de St Nectaire. Malheureusement, la lumière n'était vraiment pas géniale... Il y a deux cadrages et deux réglages, l'un avec un temps de pose plus long, ce qui permet d'obtenir cet effet de flou sur l'eau.
Néanmoins, tout n'est pas si noir sur notre sympathique petite antenne. Face à la volonté du client, le train est de nouveau le mode de transport utilisé pour transporter les eaux minérales du Mont-Dore, dont la gare est visible sur la photo. En théorie, 13 wagons sont chargés un peu après La Bourboule tous les jours. Voilà qui soulage les routes de nombreux camions! Cette reprise du trafic fret sur la ligne est vraisemblablement l'une des raisons qui explique qu'elle n'aie pas encore fermée. D'autre part, le Mont-Dore et La Bourboule ayant troqué leur rôle de cité thermale contre celui de lieu de villégiature hivernale, les (trop) rares trains TER qui se rendent au Mont-Dore à la saison des neiges sont bien remplis. Il faut même parfois deux autorails pour contenir tant bien que mal tous les passagers! Là encore ça m'a fait super plaisir de voir tout ce petit monde se bousculer dans le hall de la gare, qui retrouvait ainsi l'agitation propre aux grands départs. Impossible de caser autant de voyageurs et de bagages dans un bus, bus qui vont plus vite que le train sur cette ligne. Forcément, quand on voit la superbe route avec déviations (si si, y a des ponts au milieu de rien pour éviter de croiser des minis carrefours) et compagnie construite pour s'y rendre et que l'on compare avec l'état des rails...
Voici donc l'un des trois TER quotidiens à desservir Le Mont-Dore en période hivernale. Comme vous le remarquez peut-être, les rails sont à double champignons. Ce type de rail n'est plus utilisé depuis bien longtemps et vu son grand-âge, il ne permet que des vitesses très réduites. Toutefois, comme je le disais, le train était plein (plus de 30 minutes avant le départ, le premier autorail était entièrement rempli avec des gens sur les strapontins) et là aussi la région a mis en place des tarifs attractifs combinant train et ski. Des bus sont prévus très régulièrement pour aller sur les pistes (ça m'a d'ailleurs étonné, un moment je me suis presque cru en Suisse) et ils ont la bonne idée de desservir la gare, ce qui permet de se passer à 100% de sa voiture!
Voici deux photos prises depuis le Col de la Croix Morand. Ce jour là, si le vent et la pluie avaient disparu, il n'en était pas de même pour la couche nuageuse... Les clichés sont donc sombres, mais je vous assure que j'adore l'ambiance qui ressort de ces paysages, quand on y est réellement. C'est différent des Alpes et des Pyrénées, pour ce que j'en connais. C'est moins haut, moins escarpé, mais plus "mystérieux", plus... je sais pas en fait. C'est dur à décrire, mais j'adore! (Rassurez-vous, je suis également fan des vallées pyrénéennes, notamment celle d'Aspe. En fait j'adore des tas d'endroits en France!)
Ah ah ah! Sans blague! ^^
Malgré la grisaille, certains endroits des toutes petites routes que nous avons empruntées donnait lieu à de superbes points de vue. On se sent tout seul, perdu au milieu d'une immensité enneigée... Je me demande ce que je ressentirai si j'allais en Alaska. Figurez vous qu'en plus ils ont de chouettes trains là bas, faudra que j'aille y faire un tour un de ces jours ^^ Si les pays "chauds" ne m'attirent vraiment pas, il en est tout autre pour les régions froides du globe... Bref, pour le moment, contentons nous du Massif Central. Qui est déjà absolument fantastique! Par hasard, nous sommes tombés sur un pic qui dominait à presque 360° les environs. N'ayant pas de trépied, j'ai fait des photos en tournant sur moi même et en les visionnant à la suite, le résultat est sympa. Je ne peux donc pas vraiment les mettre ici, ça ne rendrait pas bien une à une. J'essayerai de les coller avec Photoshop si j'ai le courage et que les retours sur cet article sont positifs.
Les plafonds de l'église de St Nectaire. Elle est vraiment très belle, mais je n'ai pas fait de photo vraiment satisfaisantes de l'extérieur à cause de la lumière, vraiment mauvaise.
Pas besoin de légende, tout est marqué sur le panneau :) En tous cas, il faisait un temps de chien, il pleuvait et il y avait un sacré vent. Entre l'endroit de la photo et le refuge au fond, on a eu le temps d'être trempé jusqu'aux os!
^^ Passons aux choses sérieuses! Nous sommes partis de Laqueuille à 7h26 pour nous diriger vers Brive La Gaillarde. En chemin, notre TER matinal à destination de Limoges Bénédictins croise en gare d'Ussel un mouvement pour Clermont Ferrand. L'occasion d'un arrêt plus long que la normale, ce qui m'a permis de prendre quelques photos. Une voie a été déposée, ici aussi la grandeur du Chemin de Fer d'antan a disparu. Néanmoins, les TER continuent de rythmer la gare et sont assez bien remplis. Ça fait plaisir!
^^ Passons aux choses sérieuses! Nous sommes partis de Laqueuille à 7h26 pour nous diriger vers Brive La Gaillarde. En chemin, notre TER matinal à destination de Limoges Bénédictins croise en gare d'Ussel un mouvement pour Clermont Ferrand. L'occasion d'un arrêt plus long que la normale, ce qui m'a permis de prendre quelques photos. Une voie a été déposée, ici aussi la grandeur du Chemin de Fer d'antan a disparu. Néanmoins, les TER continuent de rythmer la gare et sont assez bien remplis. Ça fait plaisir!
"Ussel, ici Ussel" déclame Simone dans les hauts-parleurs. Ça m'a surpris qu'elle aie été installée ici! Dans les "petites" gares ça me fait toujours bizarre, je trouve ça moins humain qu'un agent présent sur place quand même.
Nous sommes ensuite descendus à Meymac, petite gare de bifurcation fort sympathique. Le TER qui nous y a emmené s'en va désormais vers Limoges; de notre coté nous prendrons le suivant, trente minutes plus tard, pour atteindre Brive la Gaillarde.
Symbole d'un passé révolu, une grue à eau destinée à alimenter les gloutonnes locomotives à vapeur trône encore fièrement sur le quai. Là encore, la lumière était moyenne, je n'ai pas pu faire grand-chose. Mais comme on ne trouve pas de telles "reliques" partout, j'ai decidé de la poster quand même :)
Après une escale-repas à Brive, nous avons pris le bus entre cette gare et St Denis Près Martel. En effet, en raison de travaux sur les voies, le TER Brive la Gaillarde => Rodez que nous allions emprunter était amorcé à St Denis. Voilà qui est une bonne chose, on entretien enfin les voies fatiguées de la région! En tous cas, St Denis Près Martel m'a tapé dans l'œil. Gare de bifurcation là aussi, les installations semblent tout droit sorties d'un autre temps. Signalisation mécanique, quais décrépis, panneaux rouillés, leviers des aiguilles accolés au bâtiment... Tout ça avait un charme fou! Le temps semblait s'être ici arrêté, bien loin du TGV. Sur la photo, le Soleil s'est caché derrière un gros nuage. Mais il est peu courant de voir autant de signaux mécaniques en si peu d'espace de nos jours! On peut y voir un Carré Violet, des Carrés et des Avertissements. Les TIV (Tableaux Indicateurs de Vitesse) 30 indiquent la vitesse à ne pas dépasser au franchisememnt des aiguilles de sortie de la gare. On regarde ici en direction de Aurillac, Figeac et Souillac, dans l'ordre des voies que l'on distingue au fond. Pour notre trajet, celle d'Aurillac aurait été la plus rapide, mais vu le peu de circulation sur cette branche, il n'était pas possible de l'emprunter pour rentrer. On a donc fait le grand détour par Figeac, pour descendre et remonter ensuite vers le Cantal (je posterai une carte, ne vous inquiétez pas). Quant à la branche de Souillac, elle est exploitée par un chemin de fer touristique, mais celui-ci s'arrête quelques mètres avant la gare SNCF, RFF demandant des sommes exhorbitantes pour que le train touristique s'avance sur son réseau. Désespérant, c'est du grand n'importe quoi. Qu'on ne vienne pas me dire qu'il y a trop de trains sur cette ligne! Ils pourraient faire un geste... Mais non. La cupidité de RFF est l'une des raisons des difficultés du Mastrou, qui empruntait le "Réseau Ferré National" sur... 2 kilomètres, payés au prix fort.
Dans un élan inespéré de bonté, le soleil a décidé de percer au travers des nuages pour que je puisse vous montrer une photo décente de notre TER à destination de Rodez, que nous emprunterons jusqu'à Figeac. J'aime bien cette photo :) Là encore les installations de la gare laissent songeur quant à son activité passée. Cependant, ici, un Lunéa circule encore! C'est complètement étonnant, quand on parcourt la ligne et qu'on voit les toutes petites gares qu'il dessert. Enfin, vous vous en doutez, le Lunéa Rodez/Albi => Paris en question est TRÈS menacé. Un beau gâchis en perspective. Bref, en tous les cas la section de ligne entre St Denis Près Martel et Figeac est absolument superbe. Parfois on a vraiment l'impression d'être au milieu de nulle part, puis surgissent des gares fort sympathiques, à des lieues du TGV. Et des gens montent et descendent, preuve de l'utilité du train. Utilité qui serait renforcée si on ne se trainait pas à des vitesses d'escargot sur certaines sections, bien sûr... Je ne regrette en tous cas pas le détour via Figeac!
Nous voici donc à Figeac. La gare est vraiment chouette, c'est aussi une gare de bifurcation. Cependant, à l'inverse des autres, le bâtiment est placé "perpendiculairement" aux voies, qui forment un triangle autour de lui. Cette configuration étonnante se retrouve également à Montmélian (entre Grenoble et Chambéry), à Lyon St Clair (fermée aujourd'hui) ou de façon encore plus surpenante à La Voulte, du temps de l'ancienne gare. En tous cas, je suis ici dans la pointe formée par les deux lignes, qui est ici agrémentée de grands arbres et de verdure. Une gare ma foi fort sympathique!
Nous avons ensuite pris le train pour Clermont-Ferrand, via Aurillac, Le Lioran, Murat, la vallée de l'Alagnon et Neussargues. Là encore, les paysages sont vraiment chouettes. La neige était au rendez vous au pied du plomb du Cantal et notre TER Toulouse => Clermont déjà bien plein s'est rempli de skieurs. C'est un vrai bonheur de voir tout ces gens qui préfèrent se rendre sur les pistes en train, sachant que la petite gare du Lioran est équipée de consignes, d'un téléski pour se rendre sur le domaine skiable et que la région offre des tarifs très intéressants sur les combinés TER+Forfaits. Ça me désole qu'il ne soit rien proposé de tel à Luchon, où la ligne, jadis reliée à Super Bagnères via un chemin de fer à crémaillère ,se morfond dans sa vallée avec son unique TER quotidien... Je suis certain qu'il y a du potentiel, ne serait-ce qu'au moins en hiver. Ensuite, de Clermont-Ferrand, nous avons attrapé le dernier TER pour le Mont-Dore et sommes arrivés à Laqueuille à 21h26. Une longue et fort agréable promenade ferroviaire, qui n'aura même pas coûté la moitié du prix d'un aller TGV Paris-Pierrelatte en heure de pointe... Au passage, l'Hôtel de la Gare (si c'est pas un hôtel pour moi, ça ^^) à St Sauves d'Auvergne est vraiment chouette, et la gérante très sympathique. Elle nous avait attendu pour qu'on puisse manger malgré l'heure tardive! Bon, située sur l'antenne du Mont-Dore, la gare a disparu depuis longtemps et le modeste quai qui l'a remplacé n'est plus desservi par les rares TER de la ligne, mais je vous conseille quand même cet hôtel. ;)
À défaut de pouvoir la parcourir en train, le lendemain en repartant nous sommes parti du coté de l'antenne Laqueuille - Le Mont-Dore, qui m'attire depuis longtemps. Ce petit bout de ligne a connu son heure de gloire lorsque le thermalisme était en vogue dans les hautes sphères de la société. Certains trains le desservant étaient uniquement première classe, signe de la richesse de la clientèle visée. De cette grandeur passée, il ne reste malheureusement pas grand-chose. Ah si, comme vous le voyez, les bâtiments des gares sont impressionnants. Ici, celui de La Bourboule rentre difficilement dans l'objectif... La photo est moche mais je pouvais difficilement faire autrement. Pourtant, La Bourboule ne compte que... 2000 habitants environ.
Le très grand hall d'accueil, les consignes et même la vieille salle d'attente désormais fermée donnent au tout une ambiance extraordinaire. D'autant que, dans cette dernière, d'antiques affiches de publicités pour la SNCF sont encore visibles. C'est la première fois que je vois ça! Vous découvrez ici le très bel abri de quai de la seconde voie de la gare, désormais inutilisé. Soupir...
Là aussi les quais semblent démesurés à la vue du trafic actuel. Seule la première voie est encore utilisée pour les trains de voyageur. Jusqu'en 2006, un train direct pour Paris circulait encore ici. Baptisé "Le Thermal", il n'a malheureusement pas survécu au tout automobile et au tout TGV.
Nous sommes ensuite descendus à Meymac, petite gare de bifurcation fort sympathique. Le TER qui nous y a emmené s'en va désormais vers Limoges; de notre coté nous prendrons le suivant, trente minutes plus tard, pour atteindre Brive la Gaillarde.
Symbole d'un passé révolu, une grue à eau destinée à alimenter les gloutonnes locomotives à vapeur trône encore fièrement sur le quai. Là encore, la lumière était moyenne, je n'ai pas pu faire grand-chose. Mais comme on ne trouve pas de telles "reliques" partout, j'ai decidé de la poster quand même :)
Après une escale-repas à Brive, nous avons pris le bus entre cette gare et St Denis Près Martel. En effet, en raison de travaux sur les voies, le TER Brive la Gaillarde => Rodez que nous allions emprunter était amorcé à St Denis. Voilà qui est une bonne chose, on entretien enfin les voies fatiguées de la région! En tous cas, St Denis Près Martel m'a tapé dans l'œil. Gare de bifurcation là aussi, les installations semblent tout droit sorties d'un autre temps. Signalisation mécanique, quais décrépis, panneaux rouillés, leviers des aiguilles accolés au bâtiment... Tout ça avait un charme fou! Le temps semblait s'être ici arrêté, bien loin du TGV. Sur la photo, le Soleil s'est caché derrière un gros nuage. Mais il est peu courant de voir autant de signaux mécaniques en si peu d'espace de nos jours! On peut y voir un Carré Violet, des Carrés et des Avertissements. Les TIV (Tableaux Indicateurs de Vitesse) 30 indiquent la vitesse à ne pas dépasser au franchisememnt des aiguilles de sortie de la gare. On regarde ici en direction de Aurillac, Figeac et Souillac, dans l'ordre des voies que l'on distingue au fond. Pour notre trajet, celle d'Aurillac aurait été la plus rapide, mais vu le peu de circulation sur cette branche, il n'était pas possible de l'emprunter pour rentrer. On a donc fait le grand détour par Figeac, pour descendre et remonter ensuite vers le Cantal (je posterai une carte, ne vous inquiétez pas). Quant à la branche de Souillac, elle est exploitée par un chemin de fer touristique, mais celui-ci s'arrête quelques mètres avant la gare SNCF, RFF demandant des sommes exhorbitantes pour que le train touristique s'avance sur son réseau. Désespérant, c'est du grand n'importe quoi. Qu'on ne vienne pas me dire qu'il y a trop de trains sur cette ligne! Ils pourraient faire un geste... Mais non. La cupidité de RFF est l'une des raisons des difficultés du Mastrou, qui empruntait le "Réseau Ferré National" sur... 2 kilomètres, payés au prix fort.
Dans un élan inespéré de bonté, le soleil a décidé de percer au travers des nuages pour que je puisse vous montrer une photo décente de notre TER à destination de Rodez, que nous emprunterons jusqu'à Figeac. J'aime bien cette photo :) Là encore les installations de la gare laissent songeur quant à son activité passée. Cependant, ici, un Lunéa circule encore! C'est complètement étonnant, quand on parcourt la ligne et qu'on voit les toutes petites gares qu'il dessert. Enfin, vous vous en doutez, le Lunéa Rodez/Albi => Paris en question est TRÈS menacé. Un beau gâchis en perspective. Bref, en tous les cas la section de ligne entre St Denis Près Martel et Figeac est absolument superbe. Parfois on a vraiment l'impression d'être au milieu de nulle part, puis surgissent des gares fort sympathiques, à des lieues du TGV. Et des gens montent et descendent, preuve de l'utilité du train. Utilité qui serait renforcée si on ne se trainait pas à des vitesses d'escargot sur certaines sections, bien sûr... Je ne regrette en tous cas pas le détour via Figeac!
Nous voici donc à Figeac. La gare est vraiment chouette, c'est aussi une gare de bifurcation. Cependant, à l'inverse des autres, le bâtiment est placé "perpendiculairement" aux voies, qui forment un triangle autour de lui. Cette configuration étonnante se retrouve également à Montmélian (entre Grenoble et Chambéry), à Lyon St Clair (fermée aujourd'hui) ou de façon encore plus surpenante à La Voulte, du temps de l'ancienne gare. En tous cas, je suis ici dans la pointe formée par les deux lignes, qui est ici agrémentée de grands arbres et de verdure. Une gare ma foi fort sympathique!
Nous avons ensuite pris le train pour Clermont-Ferrand, via Aurillac, Le Lioran, Murat, la vallée de l'Alagnon et Neussargues. Là encore, les paysages sont vraiment chouettes. La neige était au rendez vous au pied du plomb du Cantal et notre TER Toulouse => Clermont déjà bien plein s'est rempli de skieurs. C'est un vrai bonheur de voir tout ces gens qui préfèrent se rendre sur les pistes en train, sachant que la petite gare du Lioran est équipée de consignes, d'un téléski pour se rendre sur le domaine skiable et que la région offre des tarifs très intéressants sur les combinés TER+Forfaits. Ça me désole qu'il ne soit rien proposé de tel à Luchon, où la ligne, jadis reliée à Super Bagnères via un chemin de fer à crémaillère ,se morfond dans sa vallée avec son unique TER quotidien... Je suis certain qu'il y a du potentiel, ne serait-ce qu'au moins en hiver. Ensuite, de Clermont-Ferrand, nous avons attrapé le dernier TER pour le Mont-Dore et sommes arrivés à Laqueuille à 21h26. Une longue et fort agréable promenade ferroviaire, qui n'aura même pas coûté la moitié du prix d'un aller TGV Paris-Pierrelatte en heure de pointe... Au passage, l'Hôtel de la Gare (si c'est pas un hôtel pour moi, ça ^^) à St Sauves d'Auvergne est vraiment chouette, et la gérante très sympathique. Elle nous avait attendu pour qu'on puisse manger malgré l'heure tardive! Bon, située sur l'antenne du Mont-Dore, la gare a disparu depuis longtemps et le modeste quai qui l'a remplacé n'est plus desservi par les rares TER de la ligne, mais je vous conseille quand même cet hôtel. ;)
À défaut de pouvoir la parcourir en train, le lendemain en repartant nous sommes parti du coté de l'antenne Laqueuille - Le Mont-Dore, qui m'attire depuis longtemps. Ce petit bout de ligne a connu son heure de gloire lorsque le thermalisme était en vogue dans les hautes sphères de la société. Certains trains le desservant étaient uniquement première classe, signe de la richesse de la clientèle visée. De cette grandeur passée, il ne reste malheureusement pas grand-chose. Ah si, comme vous le voyez, les bâtiments des gares sont impressionnants. Ici, celui de La Bourboule rentre difficilement dans l'objectif... La photo est moche mais je pouvais difficilement faire autrement. Pourtant, La Bourboule ne compte que... 2000 habitants environ.
Le très grand hall d'accueil, les consignes et même la vieille salle d'attente désormais fermée donnent au tout une ambiance extraordinaire. D'autant que, dans cette dernière, d'antiques affiches de publicités pour la SNCF sont encore visibles. C'est la première fois que je vois ça! Vous découvrez ici le très bel abri de quai de la seconde voie de la gare, désormais inutilisé. Soupir...
Là aussi les quais semblent démesurés à la vue du trafic actuel. Seule la première voie est encore utilisée pour les trains de voyageur. Jusqu'en 2006, un train direct pour Paris circulait encore ici. Baptisé "Le Thermal", il n'a malheureusement pas survécu au tout automobile et au tout TGV.
Néanmoins, tout n'est pas si noir sur notre sympathique petite antenne. Face à la volonté du client, le train est de nouveau le mode de transport utilisé pour transporter les eaux minérales du Mont-Dore, dont la gare est visible sur la photo. En théorie, 13 wagons sont chargés un peu après La Bourboule tous les jours. Voilà qui soulage les routes de nombreux camions! Cette reprise du trafic fret sur la ligne est vraisemblablement l'une des raisons qui explique qu'elle n'aie pas encore fermée. D'autre part, le Mont-Dore et La Bourboule ayant troqué leur rôle de cité thermale contre celui de lieu de villégiature hivernale, les (trop) rares trains TER qui se rendent au Mont-Dore à la saison des neiges sont bien remplis. Il faut même parfois deux autorails pour contenir tant bien que mal tous les passagers! Là encore ça m'a fait super plaisir de voir tout ce petit monde se bousculer dans le hall de la gare, qui retrouvait ainsi l'agitation propre aux grands départs. Impossible de caser autant de voyageurs et de bagages dans un bus, bus qui vont plus vite que le train sur cette ligne. Forcément, quand on voit la superbe route avec déviations (si si, y a des ponts au milieu de rien pour éviter de croiser des minis carrefours) et compagnie construite pour s'y rendre et que l'on compare avec l'état des rails...
Voici donc l'un des trois TER quotidiens à desservir Le Mont-Dore en période hivernale. Comme vous le remarquez peut-être, les rails sont à double champignons. Ce type de rail n'est plus utilisé depuis bien longtemps et vu son grand-âge, il ne permet que des vitesses très réduites. Toutefois, comme je le disais, le train était plein (plus de 30 minutes avant le départ, le premier autorail était entièrement rempli avec des gens sur les strapontins) et là aussi la région a mis en place des tarifs attractifs combinant train et ski. Des bus sont prévus très régulièrement pour aller sur les pistes (ça m'a d'ailleurs étonné, un moment je me suis presque cru en Suisse) et ils ont la bonne idée de desservir la gare, ce qui permet de se passer à 100% de sa voiture!
Voici deux photos prises depuis le Col de la Croix Morand. Ce jour là, si le vent et la pluie avaient disparu, il n'en était pas de même pour la couche nuageuse... Les clichés sont donc sombres, mais je vous assure que j'adore l'ambiance qui ressort de ces paysages, quand on y est réellement. C'est différent des Alpes et des Pyrénées, pour ce que j'en connais. C'est moins haut, moins escarpé, mais plus "mystérieux", plus... je sais pas en fait. C'est dur à décrire, mais j'adore! (Rassurez-vous, je suis également fan des vallées pyrénéennes, notamment celle d'Aspe. En fait j'adore des tas d'endroits en France!)
Ah ah ah! Sans blague! ^^
Malgré la grisaille, certains endroits des toutes petites routes que nous avons empruntées donnait lieu à de superbes points de vue. On se sent tout seul, perdu au milieu d'une immensité enneigée... Je me demande ce que je ressentirai si j'allais en Alaska. Figurez vous qu'en plus ils ont de chouettes trains là bas, faudra que j'aille y faire un tour un de ces jours ^^ Si les pays "chauds" ne m'attirent vraiment pas, il en est tout autre pour les régions froides du globe... Bref, pour le moment, contentons nous du Massif Central. Qui est déjà absolument fantastique! Par hasard, nous sommes tombés sur un pic qui dominait à presque 360° les environs. N'ayant pas de trépied, j'ai fait des photos en tournant sur moi même et en les visionnant à la suite, le résultat est sympa. Je ne peux donc pas vraiment les mettre ici, ça ne rendrait pas bien une à une. J'essayerai de les coller avec Photoshop si j'ai le courage et que les retours sur cet article sont positifs.
Comme je le disais, pour rentrer en Ardèche, nous avons emprunté le chemin de écoliers en faisant des détours qui auraient donné le mal de tête à bien des gens. Je suis sûr que tu aurais été déprimée, Noëmie ^^ On est resté de nombreuses heures sur la même page du guide Michelin à force de tournicoter dans tous les sens. C'est que c'est pas vraiment droit par là-bas! En contre-partie, nous étions au calme et avons découvert des choses vraiment très chouettes. Il y a de minuscules villages complètement isolés, à l'écart de tout, perdu au bout d'une route en cul de sac. D'autres enserrés dans d'etroites vallées qui s'élargissent soudain. Et puis des paysages... :D Nous sommes tombés sur ce joli petit pont sur une petite route isolée où nous n'avons pas croisé grand-monde. Dommage pour la lumière encore une fois.
Enfin voilà! Ainsi s'achève ce récit d'un petit voyage de trois jours extrêmement agréables. Je remercie grandement Papa de m'avoir permis de le réaliser! Arrivé à Paris quelques jours en suite, le constraste est impressionnant... Je n'ai pas le temps de le faire maintenant, mais je réaliserai une carte détaillée pour vous montrer le parcours ferroviaire réalisé et j'ajouterai des liens vers divers sites pour en savoir plus sur tout ce dont j'ai parlé ici. En espérant vous avoir fait passer une part de mon attachement pour cet endroit étonnant qu'est le Massif Central, que je connais finalement peu, je vous souhaite bon rail et à la prochaine sur Essai Pour Voir!
Enfin voilà! Ainsi s'achève ce récit d'un petit voyage de trois jours extrêmement agréables. Je remercie grandement Papa de m'avoir permis de le réaliser! Arrivé à Paris quelques jours en suite, le constraste est impressionnant... Je n'ai pas le temps de le faire maintenant, mais je réaliserai une carte détaillée pour vous montrer le parcours ferroviaire réalisé et j'ajouterai des liens vers divers sites pour en savoir plus sur tout ce dont j'ai parlé ici. En espérant vous avoir fait passer une part de mon attachement pour cet endroit étonnant qu'est le Massif Central, que je connais finalement peu, je vous souhaite bon rail et à la prochaine sur Essai Pour Voir!
Commentaires
Oui, j'aurai même été PLUS que déprimée...
L'horreur =S
Mais le pont est magnifique !!!
J'adore la photo du panneau risque de verglas, va savoir pourquoi !
Biyoux !!